Sunday, February 12, 2012

Ouagadougou



J'ai rendez-vous avec Cécile à Ouaga dans 5 jours, donc j'ai le temps. En même temps, j'ai pas envie de refaire le coup de Addis-Abbeba, où j'avais calculé au plus juste et quand j'ai été retardé elle s'est retrouvée seule à l'aéroport avec un pneu sous le bras. L'entrée au Burkina est particulièrement banale, formalités vite expédiées et pas d'embrouille. Pas de change à faire, ça c'est cool, on reste au CFA.



Le Burkina est un des derniers pays d'Afrique de l'ouest qui a gardé un peu de vie sauvage, au sud-est. J'arrive par ce coté, et comme j'arrive au premier patelin je remarque un panneau qui indique "Burkina Safari Lodge". Je suis un peu curieux de voir si c'est comparable aux lodges sud-africains. En arrivant je remarque que c'est pas encore la haute saison: y'a degun. C'est pas le grand luxe, mais l'emplacement est assez sympa, sur un rocher au-dessus d'un lac. Le manager m'accueille et me fait visiter. Il m'explique que le lodge est destiné aux chasseurs fortunés (Français surtout) venus chasser le fauve dans la réserve. Je suis un peu sceptique, mais il se trouve qu'ils ont obtenus une concession de chasse du gouvernement, et qu'ils gèrent la population de gibier de manière assez correcte. Selon lui, ils ont recensé une septantaine ("soixante-dizaine" ?) de lions, et donc ils se permettent d'en faire tuer une poignée chaque année. J'arrive pas à lui faire dire combien ça coûte de tirer un lion, mais probablement dans les 10'000-15000 €. C'est un bon business. 




Le gars veut bien me laisser camper sur le parking mais il en demande un peu trop cher. Enfin bon, la piscine est propre, et les bières sont glacées.. le lendemain je repars pour Ouaga et en arrivant je suis sur le cul: la circulation est très calme, personne ne vient me coller pour me déapsser, les scooters ont leur voie dédiée et - à peine croyable - tout le monde respecte les feux de circulation, même quand y'a pas de keufs à l'horizon! Ca me change des grandes villes Africaines. Bon, en même temps, Ouaga c'est plutôt une petite ville. Je vais me poser au OK Inn, un hôtel qui permet aux routards de camper gratos. L'emplacement est loin d'être idéal, c'est juste à coté du parking des bahuts qui attentent leur dédouanement. Et bine sûr ces enfoirés décident de travailler leur crénaux entre 2 et 3 h du mat. Mais pour le prix, c'est correct, surtout que le Wi-Fi est gratuit aussi!





L'hôtel est aussi pile au bout de la piste de l'aéroport, qui est planté au milieu de la ville. Pratique pour aller prendre l'avion, ou chercher quelqu'un, et finalement pas si gênant parce qu'il doit y avoir une dizaine de vols par jours à tout casser. Rien à avoir avec les grandes capitales tel que Douala, Lagos, Abidjan.. (qui d'ailleurs ne sont pas des capitales, enfin passons).




Je profite de me rancarder sur les visas, j'ai l'intention de passer par la Côte d'Ivoire, mais ces cons ont décidé qu'on peut l'obtenir uniquement dans son pays de résidence, et en plus ils demandent plus de 100€! Quand on sort de guerre civile, c'est pas vraiment le meilleur moyen d'attirer les touristes. Le plan B ce serait de décrocher le fameux Visa d'Entente Touristique, qui regroupe 5 pays dont la Côte d'Ivoire et le Burkina. Mais jusqu'à présent, impossible d'en avoir un, les ambassades n'en veulent pas. Je vais quand même voir é la Direction Générale de la Migration, à Ouaga, et je découvre qu'il est disponible, pour 25'000 CFA. Voilà le problème résolu. Malheureusement ça me servira pas pour le Bénin et le Burkina, mais c'est de toute façon 3x moins cher que chez les Ivoiriens. 




Reste encore 3 jours jusqu'à l'arrivée de Cécile, au lieu de glander ici je recharge la bécane et je vais voir vers la frontière du Ghana, à Tiebele, pour faire un peu de tourisme culturel. Un peu surfait en fait, il reste bien un village de huttes traditionnelles, mais il semble conservé uniquement pour les touristes. On est forcé de payer un guide pour entrer dans la village, et on nous emmène dans la "case témoin", où personne habite et où on peut entrer sans voir une TV et des maillots de foot qui sèchent. Ok. Ce soir c'est Noël, ici ils sont pas spécialement chrétiens mais ils en profitent pour faire la fête. Enfin, la fête, c'est beaucoup dire. Il ont installé une sono bien moisie, et invité une pseudo-star de la chanson Ghanéenne, qui passe plus de temps à tchatcher (dans leur langue locale) qu'à chanter. Et quand il "chante", c'est en fait du playback sur des enregistrements!




De retour à Ouaga je prends une chambre dans un hôtel sympa, histoire d'accueillir Cécile dans les règles, et je vais attendre le vol d'Air Algérie. Une heure après l'atterrissage, juste le temps de décharger les bagages donc, et après un passage en douane sans histoire arrive Cécile (et un pneu et une chaîne..). Ca fait du bien de la revoir, même si ça fait pas si longtemps qu'on s'est quittés, je me languissais (comme on dit dans son pays).

Le lendemain je vais faire un peu de mécanique pour pouvoir décoller d'ici aussi vite que possible. La jet chaîne commençait un peu à tirer la gueule, je suis un peu déçu, la chaîne a environ 18'000 km, je m'attendais à mieux. Et ce qui est plus bizarre c'est le pignon de sortie de boîte qui a salement morflé, peut-être parce que c'est un 16 dents.. bref, je change tout ça avec l'aide des 2-3 mécanos d'un garage que j'ai dégoté qui s'occupe de gros cubes. La chaîne BMW est continue, donc il faut déposer le bras oscillant, ce qui est pas un problème en soi (si on a le bon Torx), mais pour le remettre en place, on était pas trop de 3 pour remettre ce putain d'axe en place. 





J'en profite aussi pour mettre le pneu arrière neuf que je trimballe depuis Douala (et donc que j'aurais pu laisser à Cécile pour me l'amener ici…), je sais pas trop qu'est-ce qu'on aura comme pistes au Mali et celui que je roule a plus grand chose comme profile. J'ai même crevé 2 fois récemment, peut-être parce qu'il commence à être un peu juste. A 2 je préfère assurer. Je laisse aussi pas mal de gadgets en dépôt à l'hôtel pour faire de la place à Cécile, comme elle reprendra l'avion de Ouaga je repasserai par ici.

Ceci fait, on charge tout et on se dirige vers le nord et la frontière du Mali.


PS: fais chier internet en Afrique, c'est vraiment pénible, avec un débit de merde et des pertes de connexion sans arrêt, alors le blog, hein..