J'écris ça alors que la situation au Mali, après deux années très tendues, a complètement dégénéré. Les rebelles indépendantistes touaregs et les islamistes ont expulsé l'armée malienne du nord du pays et pris le contrôle des villes principales (Gao, Tombouctou). On ne sait pas trop ce qui se passe dans le nord, mais le sud reste "sous le contrôle" du pouvoir de Bamako - ou ce qu'il en reste, après le coup d'état foireux des militaires. On a l'habitude des coups d'état en Afrique, des fois assez folkloriques, mais là c'est le top: les militaires prennent le pouvoir pour pouvoir lutter plus efficacement contre les rebelles du nord, et quelques jours plus tard ils se font botter le cul et perdent le contrôle des 2/3 du pays! Humiliés, ils ont été forcés de rendre les clés et retourner dans leurs casernes.
Heureusement ces milices armées ne disposent d'aucun support au sud du (fleuve) Niger. Les touaregs sont là en terre étrangère, et les islamistes sont plutôt mal vus dans ce pays où l'Islam est souvent encore mêlé de croyances animistes. En tous cas c'est ce que nous ont expliqué les Maliens d'autre ethnies: Bambaras et Malinkés autour de Bamako et au sud ouest, Bozos le long du Niger, Dogons et Peuls à l'est. De fait, on est restés au sud du Niger, ou sur sa rive nord, sans essayer d'aller jusqu'à Tombouctou où déjà la situation sécuritaire était délicate. Une ville icône mais qui n'est par ailleurs pas spécialement intéressante en dehors de pouvoir dire: j'y étais.
Rétrospectivement, je suis donc content d'avoir visité le Mali, car actuellement même dans la partie épargnée par les combats, le coup d'état et le chaos des militaires refluant en débandade on rendu le pays plutôt inhospitalier. Et contrairement aux insinuations de certains, ce n'est que le deuxième pays qui part en sucette juste après que je l'ai traversé (après le Yemen). La RDC et le Sénégal ont bien digéré leurs élections à risque, le Cameroun également.
Cécile devant reprendre l'avion de Ouaga, nous décidons de faire une boucle qui nous fait passer en premier par le pays Dogon, qui se situe près de la frontière burkinabé, puis de longer le Niger jusqu'à Bamako (pour faire quelques visas), et revenir par le sud du Mali et le sud-ouest du Burkina.
La route vers le nord est goudronnée, avant de devenir une excellente piste avant la frontière. Celle-ci est passée sans encombre et sans tracasserie inutile, ce qui est montre que les douaniers africains ne sont pas tous aussi corrompus qu'on le prétend. On croise un motard italien un peu space (le premier que j'ai rencontré depuis mon retour au Cameroun) qui prend à peine le temps d'échanger quelques mots, ainsi qu'un convoi de plusieurs véhicules italiens qui amènent du matériel au Burkina. Pour une raison que je ne connais pas, cette région est particulièrement populaire chez les Italiens.
Après ces formalités effectuées la piste nous rapidement au pied de la falaise de Bandiagara, c'est à dire au coeur du pays Dogon. La piste se transorme en une petite route étroite et pavée afin de pouvoir rejoindre sans encombre Bandiagara et les villes du nord, même en période des pluies où les pistes se transforment rapidement en bourbier impassable.
On avait prévu d'organiser un trek depuis Bandiagara, ce qui est le meilleur moyen de découvrir ce pays. Pas très original, c'est une destination phare des randonneurs de toute la planète, mais surtout de France: jusqu'à récemment, Point Afrique envoyait un avion plein de touristes chaque semaine depuis la France vers le petit aéroport de Mopti, spécifiquement pour visiter ce coin. Depuis les début des incidents dans le pays, et les avertissements du ministère des affaires étrangères, ces vols ont été interrompus et la destination retirée du programme des voyagistes. C'est tant mieux pour nous, qui avons développé une allergie prononcée pour le tourisme de masse, mais c'est une catastrophe pour les locaux qui dépendaient énormément (trop?) du tourisme. Ce n'est pas de leur faute, ils sont victimes comme nous de la géopolitique du Sahel, et même si il était possible de trouver des guides à prix cassé, on a décidé d'aller vers le bureau des guides officiels, qui ont des tarifs fixes, et assez chers. On réserve donc on tour de 3 jours - 2 nuits, bien suffisant pour moi qui n'est pas un fanatique du trekking,
Mais auparavant on doit faire un crochet par Mopti pour étendre notre visa provisoire. Le Mali a compris qu'il fallait faciliter l'accès à leur territoire aux touristes, contrairement à beaucoup d'autres pays, ce qui fait qu'on obtient très facilement et pour pas cher un visa provisoire de 5 jours à la frontière, qu'on peut ensuite étendre à un mois dans un bureau de l'immigration de Bamako ou de Mopti. Comme on était est le 30 décembre, on décide aussi de passer le Nouvel-An à Mopti, avant de partir dans la pampa.
On en profite pour observer la vie au bord du fleuve, le Bani, qui se jette dans le Niger à cet endroit. On se rend compte très rapidement que l'endroit a un solide passé touristique, parce qu'il est difficile de se promener sans se faire aborder par les rabatteurs des opérateurs de pinasse, ces bateaux qui naviguent sur le Niger. D'autant plus qu'on était presque les seuls toubabs (blancs). Le marché est particulièrement animé, étant un grand centre de transit de marchandises du nord au sud du pays, comme par exemple le sel amené des mines du Sahara jusqu'au fleuve par des caravanes de chameaux.
Et le poisson séché, vendu par les pêcheurs de l'ethnie Bozo dont c'est la spécialité.
Comme sur tous les marchés en Afrique, on trouve aussi des "pharmaciens" qui vendent toute sorte de mixtures sensées soigner à peu près tout - souvent le même produit qui soigne tout, des hémorroïdes aux ronflements. Cette fois, ils ont résolu le problème des ordonnances de médecin illisibles.
Un large chapitre est consacré aux affections bien connues des voyageurs, avec des distinctions subtiles mais directement compréhensibles même pour les analphabètes:
Et bien sûr un grand classique de l'Afrique, le médicament le plus populaire:
On se trouve un campement à Sévaré, à quelques kilomètres de là, tenu par un Français sosie de Boy George (désolé, pas de photo). Le gars avait lancé son affaire au moment du gros boum touristique, mais juste avant le début de la violence: depuis 2 ans il a presque plus personne, et maintenant que le pays en en guerre civile, il a probablement fermé et encaissé ses pertes..
Le niveau de vie s'élève un peu depuis que Cécile m'a rejoint, ce qui est pas plus mal. On cherche un endroit pour passer le réveillon, mais le choix est restreint. Selon nos renseignements, il y a un endroit en ville où un orchestre jouera (et qui sert de l'alcool). Finalement, l'endroit est à moitié désert et l'orchestre joue de la pop moisie. Dès minuit passé, on rentre dans notre tente et au dodo!
Le lendemain, on rejoint Bandiagara, point de départ de notre trek.
Cécile devant reprendre l'avion de Ouaga, nous décidons de faire une boucle qui nous fait passer en premier par le pays Dogon, qui se situe près de la frontière burkinabé, puis de longer le Niger jusqu'à Bamako (pour faire quelques visas), et revenir par le sud du Mali et le sud-ouest du Burkina.
La route vers le nord est goudronnée, avant de devenir une excellente piste avant la frontière. Celle-ci est passée sans encombre et sans tracasserie inutile, ce qui est montre que les douaniers africains ne sont pas tous aussi corrompus qu'on le prétend. On croise un motard italien un peu space (le premier que j'ai rencontré depuis mon retour au Cameroun) qui prend à peine le temps d'échanger quelques mots, ainsi qu'un convoi de plusieurs véhicules italiens qui amènent du matériel au Burkina. Pour une raison que je ne connais pas, cette région est particulièrement populaire chez les Italiens.
Après ces formalités effectuées la piste nous rapidement au pied de la falaise de Bandiagara, c'est à dire au coeur du pays Dogon. La piste se transorme en une petite route étroite et pavée afin de pouvoir rejoindre sans encombre Bandiagara et les villes du nord, même en période des pluies où les pistes se transforment rapidement en bourbier impassable.
On avait prévu d'organiser un trek depuis Bandiagara, ce qui est le meilleur moyen de découvrir ce pays. Pas très original, c'est une destination phare des randonneurs de toute la planète, mais surtout de France: jusqu'à récemment, Point Afrique envoyait un avion plein de touristes chaque semaine depuis la France vers le petit aéroport de Mopti, spécifiquement pour visiter ce coin. Depuis les début des incidents dans le pays, et les avertissements du ministère des affaires étrangères, ces vols ont été interrompus et la destination retirée du programme des voyagistes. C'est tant mieux pour nous, qui avons développé une allergie prononcée pour le tourisme de masse, mais c'est une catastrophe pour les locaux qui dépendaient énormément (trop?) du tourisme. Ce n'est pas de leur faute, ils sont victimes comme nous de la géopolitique du Sahel, et même si il était possible de trouver des guides à prix cassé, on a décidé d'aller vers le bureau des guides officiels, qui ont des tarifs fixes, et assez chers. On réserve donc on tour de 3 jours - 2 nuits, bien suffisant pour moi qui n'est pas un fanatique du trekking,
Mais auparavant on doit faire un crochet par Mopti pour étendre notre visa provisoire. Le Mali a compris qu'il fallait faciliter l'accès à leur territoire aux touristes, contrairement à beaucoup d'autres pays, ce qui fait qu'on obtient très facilement et pour pas cher un visa provisoire de 5 jours à la frontière, qu'on peut ensuite étendre à un mois dans un bureau de l'immigration de Bamako ou de Mopti. Comme on était est le 30 décembre, on décide aussi de passer le Nouvel-An à Mopti, avant de partir dans la pampa.
On en profite pour observer la vie au bord du fleuve, le Bani, qui se jette dans le Niger à cet endroit. On se rend compte très rapidement que l'endroit a un solide passé touristique, parce qu'il est difficile de se promener sans se faire aborder par les rabatteurs des opérateurs de pinasse, ces bateaux qui naviguent sur le Niger. D'autant plus qu'on était presque les seuls toubabs (blancs). Le marché est particulièrement animé, étant un grand centre de transit de marchandises du nord au sud du pays, comme par exemple le sel amené des mines du Sahara jusqu'au fleuve par des caravanes de chameaux.
Et le poisson séché, vendu par les pêcheurs de l'ethnie Bozo dont c'est la spécialité.
Comme sur tous les marchés en Afrique, on trouve aussi des "pharmaciens" qui vendent toute sorte de mixtures sensées soigner à peu près tout - souvent le même produit qui soigne tout, des hémorroïdes aux ronflements. Cette fois, ils ont résolu le problème des ordonnances de médecin illisibles.
Un large chapitre est consacré aux affections bien connues des voyageurs, avec des distinctions subtiles mais directement compréhensibles même pour les analphabètes:
Et bien sûr un grand classique de l'Afrique, le médicament le plus populaire:
On se trouve un campement à Sévaré, à quelques kilomètres de là, tenu par un Français sosie de Boy George (désolé, pas de photo). Le gars avait lancé son affaire au moment du gros boum touristique, mais juste avant le début de la violence: depuis 2 ans il a presque plus personne, et maintenant que le pays en en guerre civile, il a probablement fermé et encaissé ses pertes..
Le niveau de vie s'élève un peu depuis que Cécile m'a rejoint, ce qui est pas plus mal. On cherche un endroit pour passer le réveillon, mais le choix est restreint. Selon nos renseignements, il y a un endroit en ville où un orchestre jouera (et qui sert de l'alcool). Finalement, l'endroit est à moitié désert et l'orchestre joue de la pop moisie. Dès minuit passé, on rentre dans notre tente et au dodo!
Le lendemain, on rejoint Bandiagara, point de départ de notre trek.
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