Sunday, September 12, 2010

Caucase



Après 1 mois en Turquie ensemble, je ramène finalement Cécile à l'aéroport, vu que y'en a qui doivent bosser un peu, c'est vrai ça, sinon où va-t-on ? Ca changera la donne, un peu moins chargé, un peu plus seul.. du coup je file en Géorgie, c'est pas si loin depuis Erzurum et les routes sont globalement bonnes. Je passe la frontière Posof-Vale sans souci, presque personne, les bâtiments sont en chantier. Il suffit donc de trouver la personne qui sait comment utiliser l'ordinateur et je suis autorisé à sortir. Du coté Géorgien, encore plus simple: une petite cabane, un gars qui inscrit mon numéro de plaque dans le passeport et "welcome in Georgia".

J'arrive dans le premier bled (au nom imprononçable) où je change de l'argent et cherche à manger un truc. Un gars m'interpelle, il tient un café internet et est motard aussi: il me montre ses photos de virées dans les montagnes, et m'amène jusqu'au garage pour me montrer le moteur de sa KTM démonté: "problème pour trouver pièces". je veux bien le croire.. en fait il est Arménien, il se trouve qu'il reste une importante communauté Arménienne en Géorgie, et c'est d'ailleurs le lieu d'origine de Charles Aznavour.



Je repars dans l'après-midi sans savoir trop où aller, je quitte la route principale et m'enquille dans une route secondaire super-merdique. Il commence à faire sérieusement mauvais, et quand je vois un groupe d'hommes au travail, je m'arrête et demande à crêcher pour la nuit. Un des gars répond OK, un bûcheron avec des poings comme des têtes de petits enfants, comme on dit dans la littérature pour adolescents. Il s'envoie des pichenettes sur la gorge avec l'index, un signe que j'ai appris en Russie, et qui annonce la beuverie! Effectivement, on commence à la vodka, et ensuite le voisin arrive avec du "vin", une piquette distillée dans sa baignoire avec des restes de cuisine, j'imagine. Mais c'est un accueil très chaleureux, alors les toasts se succèdent et finalement on va se coucher avant d'être complètement bourrés. Ouf.



C'est assez bizarre de passer d'un pays asiatique, oriental et musulman, la Turquie, vers une espèce d'enclave chrétienne qui semble plus européenne, bien que selon les géographes (hmm.. ;-) l'Europe s'arrête au nord du Caucase. Et cela tout en allant à l'est. Si on continue on arrive en Azerbaïdjan, de nouveau très oriental et proche de la Turquie. Au sud, après l'Arménie on tombe sur l'Iran, et au nord on a la Tchétchénie et le Dagestan, également musulmans. En fait, on se sent "back in the USSR":

- un "Ad Kuda" quand on se fait accoster ("tu viens d'où ?" en Russe)
- des vieilles Lada moisies, des Kamaz pourris, des UAZ déglinguées
- des magasins avec éventuellement des produits frais, mais toujours de la vodka
- des routes secondaires délaissées où les derniers bouts de goudron ont été posés du temps de l'Union soviétique
- des gars qui titubent ivres-morts dès le matin
- des villes avec des grands bâtiments en béton et en ruine, et des places énormes et complètement vides

Tout pareil qu'en Russie et au Tadjikistan, 3000 km plus à l'est. Par contre l'écriture est vraiment étrange, très particulière et difficile à déchiffrer. Mais surtout, y'a des églises et des monastères absolument partout, c'est un peu l'indigestion.



Le lendemain le temps est pas terrible et je m'arrête à une plus grande ville, dans un homestay très sympa où on piccole avec des polonais. Je visiter quelques églises, et ensuite je pars pour le Svaneti, par la route la plus difficile, à peu près déserte, où je me fais offrir le casse-croûte pas des paysans qui ramassent leur foin. Du coup, tournée de tchatcha (c'est l'eau-de-feu locale), et gamelle juste après être reparti. Bon, ça va, ça fait partie du jeu. Finalement j'arrive dans un alpage très beau, au pieds des montagnes.



Le lendemain je trouve un coin peinard pour camper dans un pâturage, et ensuite redescente et dépaert pour Kazbegi, une autre vallée qui est aussi un passage vers le nord et la Russie, par l'Ossétie du nord. Cette fois, la route est très bonne, donc vite avalée. Je profite de la dernière journée de beau temps pour monter à un col au-dessus du monastère. Effectivement, le lendemain la pluie arrive, et le surlendemain je redescends en plaine. Quoi de plus déprimant que la montagne quand il fait pas beau.





Ca fait donc 3 jours que j'attends le retour du soleil pour visiter la 3ème vallée, Tusheti. Mais là j'en ai marre, je crois que l'automne s'installe dans les montagnes. J'ai besoin de bouger, je préfère partir au sud vers l'Arménie et l'Iran.

1 comment:

  1. Tres jolies les photos, notamment le monastere.
    Et surtout celle de toi et de miss Cecile.... ;o)

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