C'est par là, mec! (hmmm.. bon, ça c'est fait). En fait, le point d'entrée sera les Emirats et Duabi, où j'irai squatter chez Peter et Miriam, toujours là (mais pas pour longtemps) 3 ans après ma première visite.
Mais pour y arriver, il s'agit d'abord de rejoindre Bandar Abbas, et choper le ferry pour traverser le golfe persique. Je pars donc depuis mon coin de désert au sud-ouest, plus ou moins aidé par ma carte moisie, et pas vraiment par le GPS. Je finis sur une route secondaire qui me plait bien, un peu moins chiante que la route principale. Sauf que je me fais arrêter à un checkpoint militaire. Pas moyen de passer, ni de revenir en arrière d'ailleurs. Apparemment la route est pas sûre, y'aurait de la racaille. Je gesticule vainement sous le cagnard (personne ne parle anglais), jusqu'à ce que j'entende le mot "escort". A-ha. J'appelle Arash, le pote d'Esfahan et je lui passe un militaire pour qu'il me traduise. Effectivement, ils sont responsables de moi et veulent absolument me faire escorter par la police. Ca part d'un bon principe mais c'est vraiment casse-couille. Donc les gars me piquent mon passeport et j'attends une bonne heure à l'ombre d'un container (on passe le 40 degrés) avec les soldats. Y'en a un qui me passe sa kalashnikov, l'autre me sort un chichon de sa poche "confisqué" à des bandits.. (de la daube en fait), et finalement comme les flics arrivent pas ils prennent le pick-up pour m'amener à leur campement.
On est vendredi.. le chef du campement arrive en survêt pour me serrer la main, et m'invite à boire le thé en mangeant un bout. Ils ont une pièce avec la clim, et ils me proposent de faire la sieste, mais j'ai encore de la route alors je leur demande de bouger. Décus mais pas chiants, ils reprennent le pick-up, quelques mecs armés derrière pour faire jolis, et c'est parti pour le poste de police à fond les manettes. Ils effectuent le transfert, et après quelques minutes je repars avec une voiture de keufs. Je passe devant et roule un peu vite, comme les militaires, mais ça plait pas trop aux keufs qui me demandent de ralentir. Bon. Mais ils m'accompagnent que jusqu'au prochain poste, et jusqu'à Bandar Abbas je fais encore 3 transferts, ça améliore pas ma moyenne. Donc finalement ça me prend toute la journée pour faire les 400 bornes. En arrivant à Bandar je sème la dernière voiture et appelle le pote rencontré à Esfahan, qui me dit qu'un Canadien est arrivé et me montre son hôtel. Je vais voir, c'est peu chérot, mais comme il fait super chaud et humide, sans clim c'est la misère, donc je prends une chammbre. Bandar Abbas est un bled assez pourri, y'a rien à voir, mais le mélange de population est intéressant, avec des Balouchis ou Pakistanais habillés en shalwar kamiz et des femmes bandaris en habits bariolés et masquées. Ca change.
Le canadien en question est Sean, dont j'avais vu la vespa à Esfahan, et qui vient de Serbie avec peine. Sa brêle est tombée en rade entre Esfahan et Bandar Abbad et il est arrivé à dos de camion. Il veut aller en Inde, mais on lui a refusé un visa pakisanais, donc il veut envoyer son monstre de Dubai en avion. Bon, entre le ferry pour Dubai et l'avion pour l'Inde, ça lui coûtera plus cher que d'en acheter une neuve en Inde, mais bon. Chacun son trip. Ca me fait un peu de compagnie pour organiser le bilelt de ferry. Il se trouve que le prochain part dans 3 jours, donc ça nous laisse plein de temps pour faire ça.
Le billet est pas donné, 300$ pour la bécane, mais c'est surtout la paperasse qui est hallucinante. On s'est pointé au port à 8h30 du matin, pour embarquer le soir à 23h. Et on a passé toute la journée à courir d'un endroit à l'autre pour obtenir toutes les signatures et tous les papiers nécessaires. Au lieu de nous faire passer un douane normale et nous laisser rouler dans le ferry (un ro-ro, donc aucun problème de chargement), ils nous font passer par 17 bureaux différents éparpillés sur tout le port, remplis de mecs désoeuvrés qui émergent de leur sieste pour signer un papier sans le lire.. Je m'attendais presque à ce qu'ils me demandent un 27B/6. Le trajet lui-même prend que 14h, mais on a passé 36h entre l'arrivée au port à Bandar et le départ du port à Sharjah..
J'arrive donc tard à Dubai chez Peter et Miriam qui m'accueillent très gentiment. Rien n'a vraiment changé à Dubai depuis ma précédente visite il y a 3 ans, si ce n'est peut-être un poil moins de trafic, mais ils arrivent quand même à saturer les autoroutes à 2x6 voies! Et tout le monde roule en 4x4 énorme, même si ils ne quittent pratiquement jamais la route. C'est un peu comme si on portait tous les jours une capote pour une fois dans le mois où on arriverait à se taper une meuf. Ah oui, ils ont contruit une nouvelle tour de 700m. Bon, effectivement c'est grand, mais franchement c'est difficile de dire que c'est 2 fois plus haut que le World Trade C.. euh, la tour Eiffel.
A part se taper quelques bières fraiches avec Peter, le but est de faire un brin de service à la bécane, et organiser le passage au Yemen. Pour la brêle, j'ai changé les pneus et fait un service chez BMW Dubai. Un peu cher, mais nécessaire pour garder la garantie constructeur. Un petit point de soudure aussi sur une attache des valoches qui un peu morflé dans une gamelle. Un peu à l'indienne, on verra comme ça tient. Sinon, la bête tient bien le coup, à part une petite fuite au niveau du joint de cache-soupapes. Pas bien grave, mais pour une bécane toute neuve, ça la fout un peu mal. Le concessionnaire béhème de Dubai veut bien le faire mais il lui faut 2 semaines pour commander la pièce, donc je renonce: Cécile me rejoint par avion et on part faire un tour à Oman donc je peux pas rester.
Pour le Yemen, c'est galère. Depuis les derniers exploits des américains qui sont venus essayer leur derniers missiles sur la tronche des locaux, ils refusent les visas si on n'a pas le support d'une agence de voyage. Je me renseigne et je trouve un gars a Sanaa qui me fait une proposition à.. 1700$ pour une visite complète du Yemen. Après explications, il me fait un dernier prix à 1000$ pour le transport de la bécane de la frontière Omanaise à Sanaa en pick-up: impossible de conduire son propre véhicule au Yemen selon lui. Complètement inacceptable, mais le consulat yéménite à Dubai ne veut pas me faire de visa. J'essaie en parallèle la piste de l'Arabie séoudite, mais eux ils sont encore pires: ils refusent simplement d'entrer en matière si je ne suis pas résident à Dubai. De toute façon, il est extrêmement rare qu'ils accordent un visa touristique à des individuels. Donc pour l'instant je suis bloqué, mais je continue à chercher et referai une tentative à Muscat, puisqu'on part dès que Cécile arrive.
Dubai est vraiment too much. Tout est 100% artificiel, fait pour le business et les expats. En fait on voit pratiquement pas d'Emiratis, que des occidentaux surpayés et des indiens/pakis/filippinos sous-payés. Il y a une énorme concentration de centre commerciaux pour occuper les femmes désoeuvrées et des douzaines de golfes pour les hommes qui s'emmerdent. Tout cela largement arrosé avec des millions de tonnes d'eau désalinisée de la mer. Au secours. J'ai fait le plein de binouze à la fête de la bière (si, si, comme à Munich, je vous le dis c'est débile), Cécile est arrivée donc c'est parti pour la côte est et Oman. Merci Miriam et Peter et bonne chance pour la suite.
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