C'est pas qu'on s'ennuie à Oman, surtout que Cécile est venue me rejoindre, mais faudra bien que j'avance et que j'arrive en Afrique un de ces 4, histoire de justifier le titre de ce blog.
Je suis pas loin, y'a juste le Yemen ou l'arabie Séoudite à traverser. Le Yemen avait ma préférence depuis le début, beaucoup plus intéressant que le désert saoudien, d'autant plus que la Mecque et Medine sont interdits. Pire que ça, les visas touristiques sont attribués au compte-goutte, les visas de transits également.
Entretemps, la situation s'est encore compliquée au Yemen, les Américains envoient des drones leur balancer des bombes à la gueule, et les Yéménites les renvoient par UPS dans des cartouches de toner. Du coup le Yemen a décidé de ne plus accorder de visa sauf après démarches spéciales auprès du ministère des affaires étrangères et de l'intérieur. A Sanaa, donc. Ca m'arrange pas vraiment.
A Dubai je me suis mis au boulot et trouvé une agence qui veut bien m'arranger le coup.. pour 1000$ ! Selon eux j'ai pas le droit de rouler au Yemen, ils sont responsables de moi, et donc ils veulent envoyer une bagnole charger ma bécane à la frontière et m'escorter jusqu'à la Sana'a, la capitale. Et y'a 3 jours de route entre les 2. Pas glop, je peux pas me permettre ce genre de dépense, d'autant plus que c'est super casse-burnes de faire du taxi. Et quelque part, je subodore le gars qui essaie de la jouer fine pour rentabiliser son chauffeur, vu que les touristes actuellement doivent être aussi rares qu'un sex-shop dans les rues de la Mecque.
En parallèle, je vais tâter le terrain au consulat d'Arabie Saoudite. Une sacrée bande d'enfoirés qui ne daignent même pas me parler et me virent comme un mal propre. "Si t'es pas résident aux Emirats, tu dégages". Bon, d'accord. Qu'ils gardent leur désert, ces sodomites.
C'est sur cette série d'échecs que Cécile débarque, pas pour faire du shopping mais pour une virée à Oman. Malgré l'accueil de Peter et Miriam on se barre vite fait vu que y'a vraiment rien à faire a Dubai après 2 jours à s'émerveiller de la débilité de l'endroit. On verra bien à Muscat..
Oman est vraiment magnifique, et complètement à l'opposé de Dubai: on rencontre des locaux partout dans la rue, qui ont de boulots normaux et se mêlent à la population, très chaleureux et parlant souvent anglais. Ils sont chauffeur de taxi, pêcheurs, tiennent des restaurants, travaillent sur les chantiers, etc.. toujours habillés en dishdasha et avec leur bonnet traditionnel ou le turban autour de la tête.
Contrairement aux Emiratis, qu'on voit qu'exceptionnellement en dehors de leur bureau ou leur 4x4 de luxe. Les 4x4 à Dubai, il doivent pas souvent voir le sable, et pourtant on voit que ça. C'est un peu comme si tu portais une capote tous les jours pour la rare fois dans le mois où tu te lèves une gonzesse.
A propos, les femmes à Oman sont pas beaucoup plus visibles, elles portent l'abbaya (robe noire) et souvent aussi la burqa style Bandari, donc portée avec un masque.
Pas facile pour moi de rentrer en contact, mais Cécile par contre est souvent abordée. Elle s'est même essayée au port de la burqa.
Bon là sans la robe ça fait plutôt S/M, pas sûr que l'imam du coin apprécie.
Comme aux à Dubai, à Oman il y a aussi énormément d'Indiens ("too much Indians" comme disait le militaire qui nous a invité à manger), mais les locaux semblent encore être en majorité. Les restaurants sont souvent tenus pas des indiens du Kerala, ou des pakistanais pundjabis, donc c'est très facile de manger très bien et pour pas cher. On peut même manger pour rien du tout quand on se fait inviter, comme les 2 jours qu'on a passé sur l'île de Masirah. L'île est un paradis pour les pêcheurs, qui viennent de toute la péninsule arabique pour profiter des euax hyper poissonneuses. Là on est tombé sur un emirati, un pilote d'hélico à la retraite (il devrait avoir la quarantaine.. hello Sarko ?) sur la plage qui nous a refilé un barracuda pour le lunch. Et comme on était un peu emmerdés pour le cuisiner, un des locaux nous a emmenés dans sa "maison de campagne" au bord de la plage et l'a cuisiné pour nous. En fait, il faisait partie de l'équipe engagée pour la partie de pêche. Il est reparti en nous laissant la maison, on pouvait en profiter autant qu'on voulait. Cool, du coup on est restés 2 jours!
Le soir on a vu débarqué un sheikh qatari (ou bahreinais, je sais plus) qui était aussi général commandant de l'armée de l'air. Il vient là une semaine par mois pour pêcher, l'est pas trop stressé le gars. Mais très cool malgré tout, il a amené plein de fruits frais et on a bu le thé ensemble. Le soir suivant c'est toute une équipe de pêcheurs du coin qui s'est invitée (toujours pas de femme à l'horizon, c'est uniquement pour les mecs), avec 2 langoustes dans le coffre braconnée hors saison: et hop, faites pêter le grill.
En plus des belles plages, le nord du pays autour de Muscat est très montagneux, et plein de vallées encaissées (wadi) avec une rivière au fond. Ils manquent pas d'eau par là-bas. En 2 semaines on a dû se baigner à peu près tous les jours, soit dans la mer (super chaude), soit dans les vasques des wadis (un peu plus fraîches, j'ai même chopé la crève).
En Iran j'avais rencontré un groupe de 4x4istes polonais qui m'avaient parlé de Oman: selon eux c'était cher et peu accueillant. Pour moi c'est tout le contraire, donc ça dépend vraiment de comment on aborde le pays.
Question budget, la bonne nouvelle c'est l'essence: toujours moins cher, 0,24€ le litre. Mieux que Dubai (0,34€) ou l'Iran (0,4$ / 0,30€). Je fais le plein pour le prix de 2 litres en Turquie, faut en profiter, ensuite ça va remonter brusquement.
Bon, et mon visa avec tout ça ? Lors de notre passage à Muscat, j'ai été refaire un scan du web sur les forums spécialisés et là coup de bol: je vois le message d'un gars qui fait la même route que moi et qui vient de se faire préparer un visa pour le Yemen par une agence. Il a appelé 20 agences différentes jusqu'à ce qu'une accepte de faire les papiers sans exiger d'escorte. Banco, je lui demande des détails: il répond depuis le Yemen donc ça a l'air d'être le bon plan. Je contacte l'agence à Sana'a et le gars me dit: "pas de problème, ça fera 300$". Ah ouais quand même. Mais bon, c'est la meilleure proposition que j'ai eue jusqu'à présent et je suis pas trop en position de marchander. Je lui vire donc les thunes et 2 semaines après, le visa devrait être dispo demain matin.. Insh-super-Allah.
Ce serait bien que ça le fasse, parce que l'Eid approche, et que tout va fermer pendant une petite semaine, le temps pour les locaux d'égorger et de bouffer une vache ou un mouton. Ensuite ils enquillent avec la fête nationale, qui est aussi (coïncidence?) l'anniversaire du sultan (non, c'est pas le nom d'un chien, c'est le titre du taulier ici). Encore un pays qui n'a pas de démocratie, qui vit très bien sans et qui ne demande pas à tout prix à voter. Qui a dit que la démocratie était le rêve de tout être humain ? bon, le sultan en question a l'air un peu plus cool que Saddam, OK, mais les Yankees feraient bien de réfléchir à ça avant d'essayer d'organiser des élections bidon dans des pays foireux à coup de mortier lourd.
PS: je vous ai épargné les "il vaut mieux être à Oman qu'au Man" et autre calembours moisis. Mais au fait, il fait beau chez vous ? parce qu'ici, mieux ce serait insultant: soleil, un petit 30 degrés la journée, 23 la nuit. Ah oui, quand même, un putain d'orage qui nous a rincés le seul jour où on roulait en t-shirt. Note, c'est mieux, 1 heure après on était sur la plage à sécher au soleil..
Hello Laurent,
ReplyDeleteAlors ici, un jour il flotte qu'une fois....et le jour d'après tu chopes des coups de soleil sur une terrasse....pour entendre à la radio que la neige approche les 1000..(donc la Tchaux..) Curieux mois de novembre.
Bravo pour ton blog donc je rate pas une miette (et merci pour l'avoir fait en français...)
A bientôt
Thierry
merci pour le colis que tu m'as envoye du Yemen...
ReplyDeleteje ne l'ai pas encore ouvert, j'attends Noel...
A+
Hello Laurent!
ReplyDeleteI wish you had google translate on here! Following your report on ADvrider