Bouk'ra, c'est mañana pour les Ibères (qui sont rudes en Europe, semble-t-il). Ca fait une semaine que j'entends ça tous les jours. Demain peut-être que le bateau pour Djibouti partira. Si, si, cette fois c'est sûr!
En attendant, j'attends. Faut dire que Mokha, c'est pas Kathmandou ou Las Vegas. C'est pas les sorties de bar qui empêchent les gens de dormir. En fait, il n'y a absolument RIEN à faire ici, à part bouffer du poisson grillé et brouter du qat. En plus, quand personne parle anglais..
J'ai bien rencontré Mohammed, un Djiboutien qui parle français. Il est né à Djibouti avant l'indépendance, en France donc, et grâce à l'Education Nationale il parle et lit le français mais ne sait pas écrire son nom en arabe, sa langue natale. Je l'ai utilisé comme "fixer", pour m'aider dans les formalités et traduire. Mais jusqu'à présent il m'a raconté que de conneries, donc depuis quelques jours je charge plus ma bécane le matin pour la décharger le soir. Je vais au port et je vois si le bateau va partir. Non, bon, je vais voir à tous hasard Xavier le coopérant français (seul autre européen ici) pour voir si lui il a des tuyaux, et je rentre déprimer un coup devant la TV jusqu'au lendemain. Dehors il y a constamment un putain de zéph donc on est mieux dedans. Et de toute façon la "plage" est dégueu et hantée par les chiens et chats errants.
A force on se fait une petite routine. Il n'y a qu'un seul hôtel à Mokha, du coup il se gave pour des chambres moisies (17$ la nuit). Impossible de discuter il préfère garder ses chambres vides. Mais il y a aussi des espèces de dortoirs pour les locaux, beaucoup moins chers (5$). Je me suis posé chez Abdallah, sympa, pas trop crade, et surtout il me laisse parquer la bécane à l'intérieur. Moi ça me va.
C'est une grande salle vide, avec des lits posés pour a nuit, et 3 stalles avec des douches, pas trop crades. Et de l'eau tiède en plus! Ca ressemble un peu à une étable, surtout que la journée c'est transformé en salon TV avec des mecs avachis sur des coussins qui broutent du qat en matant des films indiens sous-titrés en arabe.
Alors évidemment, après une semaine dans ce village je commence à être connu, et y'a de moins en moins de monde qui me demandent d'où je viens. Mais plutôt où est ma moto, quand est-ce que je partirai, etc.. Le restau du coin a même renoncé à essayer de m'escroquer, incroyable. Je peux bouffer des haricots et du pain pour 1$, ou du poisson grillé pour 3$. Par contre le changeur de dollars continue à faire des "erreurs" en comptant ses biftons.
Les gars de la piaule sont devenus des potes, il me refilent du qat et même des fois à bouffer. Un soir ils ont même attaché une chèvre a coté de mon lit pour la nuit.. hmmmm, comment je dois prendre ça ?
Voilà, voilà. 7ème jour d'aventures trépidentes à Mokha.
Oh, et le Kuwait a battu l'Arabie Saoudite en finale de la Gulf Cup. Ok, ok.
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