Au bout du Caprivi Strip, l'espèce de pédoncule qui prolonge le pays au nord-est, on trouve le seul endroit sur terre ou 4 pays se touchent: Namibie, Zamibe, Botswana et Zimbabwe. L'endroit est théoriquement au milieu de la rivière, il n'y a donc pas de borne pour le montrer. Mais on y trouve quand même une grande concentration de frontières en tout genre. On commence par passer de Namibie au Botswana, puis 100 km plus loin du Botswana au Zimbabwe, alors que la Zambie se trouve de l'autre coté du pont qui traverse les chutes Victoria.
Mais on n'est pas venu ici pour le plaisir de se faire entuber par les douaniers - et pourtant ils y prennent un plaisir certain. Le douanier botswanien m'a fait un tau de change ridicule pour payer la taxe routière en dollars namibiens - tout en me donnant un reçu en pula botswanien, donc la différence va clairement dans sa poche. Et surtout, on s'est fait assassiner par les droits d'importation de véhicule en Zimbabwe. Probablement que Mugabe a besoin de refaire sa piscine.
Le botswana c'est d'abord les parcs et les animaux sauvages, on en avait pas assez en Namibie, là on n'a pas été déçus. Mais aussi les paysages incroyables des immenses lacs salés asséchés, les "pans". Le Zimbabwe, on y est passé que 3 jours, pour voir les chutes Victoria. Le pays redevient fonctionnel depuis qu'ils ont adopté le $ US comme monnaie officielle. On trouve de l'essence, les supermarchés sont approvisionnés. Mais à quel prix, tout est super cher. En plus, ils ont que des billets, pas de pièces, donc tout est arrondi au dollar le plus proche. Souvent vers le haut, ce qui veut dire par exemple la bière à 2$. Ils se gavent sur les touristes.
Du coup, on s'est payé un petit luxe, le "afternoon tea" du palace du coin. Ca en jette, avec les embruns des chutes en arrière-plan, et les phacochères qui jouent sur la pelouse.
Parlons-en des embruns. A cette époque on est au maximum de débit du Zambèze, et y'a tellement d'eau qui tombe que les embruns montent et retombent sous forme de pluie aux alentours. Et cachent une bonne partie des chutes.
C'est pas juste une petite bruine, c'est des trombes d'eau qui tombent. Assez marrant, mais on préferrerait pourvoir admirer les chutes au sec.
Ok, ça c'est fait, Revenons au Botswana. On a shunté le delta de l'Okawango complètement. C'est dommage, c'est un peu la star du Botswana, mais c'est aussi largement hors de prix. A la place on est allé directement à Chobe. Après 500 km de route toute droite dans le Caprivi Strip à croiser des panneaux "attention éléphants" sans en voire un seul, on passe la rivière qui forme la frontière entre la Namibie et le Botswana.
Juste après la frontière - et après un contrôle sanitaire où on s'est fait gaulé notre barbaque comme des bleus - la route traverse le parc de Chobe. Ils peuvent pas nous faire payer l'entrée du parc, vu que c'est une route de transit, on doit juste s'enregistrer.
On l'aura prise 3 fois, cette route, et les 3 fois on se sera arrêté pour laisser traverser un troupeau d'éléphants. Le moyen le plus économique de les voir de près! On réserve quand même une nuit au camping à Savuti (une seule, vu le prix!), un partie du parc qui est difficilement accessible après 1h1/2 de piste de sable mou.
Mais effectivement, c'est blindé d'animaux un peu partout. Y'a qu'à voire les dégâts que font les éléphants sur les arbres, c'est impressionnant. C'est que ça bouffe ces petites bêtes.
Le camping a été récemment refait, après que les sanitaires aient été démontés par les éléphants. Ils ont reconstruit des chiottes en forme de bunker, avec des murs en béton de 3m de haut.
Très bien, on peut couler son bronze tranquille, mais les emplacements pour les tentes sont à l'extérieur.. Justement, on est à peine arrivé qu'on reçoit des visites. Du plus inoffensifs..
..au plus bourrin:
Après la sieste, on prépare le campement pour la nuit, on plante la tente, on étend les sacs de couchage, etc.. pour trouver tout prêt après notre "game drive" de l'après-midi. Et on part pour un petit tour, toujours à la recherche de nos prédateurs. Y'a pas trop de monde, heureusement, mais toujours pas de lions. Au lieu de tourner en rond à rechercher les bestioles, on inverse les rôles: on trouve un trou d'eau où on est seul, et on attend qu'ils arrivent. Et là débarquent successivement une famille de phacochères venus boire, un troupeau d'éléphants s'asperger de boue
et une girafe curieuse mais un peu craintive.
Pendant ce temps, le ciel se couvre et devient orageux. Ca donne une lumière superbe pour admirer les derniers éléphants.
Avec tout ça il commence à se faire tard, il commence à pleuvoir et il faut qu'on rentre avant la nuit. Pas compliqué, il suffit de suivre la route..
Hem. Par galanterie je ne dirai pas qui conduisait à ce moment, mais toujours est-il qu'on se retrouve tanquer dans une mare de "black cotton", une espèce de glaise hyper-lisse recouverte de 10cm de flotte. Les 4 roues patinent, impossible de faire un centimère de plus. Eh ben au boulot, on sort le kit complet de quat-quatriste, hi-lift jack..
ooops, pas de plaques de désensablement! Ca s'annonce mal. On essaie avec des bûches qu'on avait dans le coffre: lever chaque roue, insérer du bois dessous, démarrer, avancer de 30cm, et recommencer. La nuit tombe, on a avancé de 1m et on se fait attaquer par une armée de moustiques assoiffés de sang. Faut se résoudre à l'évidence, on va pas sortir d'ici ce soir, mieux vaut s'installer pour la nuit. Est-ce qu'ils ont dit qu'il y avait des lions dans ce coin ? hmmm.. de toute façon, la tente, les matelas et les sacs de couchages sont au camping!
Première chose, vérifier les provision: c'est bon, on a un 6-pack au frigo et une demi-bouteille de pastis. On va survivre. D'abord prendre l'apéro, ensuite sortir le réchaud et faire des pâtes-minute. Et installer ce qu'on peut pour pas peler de froid la nuit.
On s'est quand même pelé le cul. Le lendemain, on hésite entre essayer encore de sortir la bagnole ou partir à pied chercher de l'aide. Alors qu'on n'est pas sensé sortir du véhicule.. On va chercher des branchages pour essayer une dernière fois, quand se pointe un Land Rover. Ils ont failli pas nous voir, les sagouins, Cécile doit leur courir après. C'est 2 copines sud-afs qui viennent observer une famille de lions qu'elles ont repéré le jour précédent.. hem.
Elles sont très sympa, et heureusement elles ont un treuil, 20 minutes plus tard on est sorti de la gadoue et sur la terre ferme. Ouf, retour au camp pour se doucher et manger un coup. Et replier notre tente pas utilisée!
Après notre escapade à Vic Falls, donc, retour au centre du Botswana, pour visiter les étendues plates et désertiques (et au nom imprononçable: Magkadigkadi pan, Nxai Pan).
L'endroit est aussi réputé pour ses baobabs, qui peuvent devenir énormes
Ou qui poussent en bosquet sur des "îles". Notamment les Baines Baobabs
Mais surtout, Kubu Island. Après une longue piste sablonneuse, et traversé plusieurs pans
l'arrivée sur l'île de au coucher se soleil est magique.
C'est un endroit très spécial, une île perdue au milieu d'une immense plaine complètement plate et déserte.
On se lève même avant le soleil pour en profiter au maximum (il a fallu tirer Cécile des plumes, quand même).
Le reste des photos dans l'album. On s'arrache à cet endroit avec regret, uniquement parce qu'on a réservé dans le parc du Kalahari, plus au sud. Ce sera notre dernière étape avant le retour à Windhoek.
Je propose de faire une étape dans le camping d'un motel, histoire de trouver une TV pour la finale de la Champion's League. J'avais bien remarqué l'antenne sat sur le toit, mais manque de bol, ils ont pas l'abonnement à DSTV. Grompff.
L'arrivée au Central Kalahari par le nord est assez facile, la piste est bonne. On fait le tour des pans et des trous d'eau, on rencontre des paquets de springboks et d'oryx.
Même les girafes se demandent ce qu'on fout ici
mais à part ça pas grand chose de neuf. L'emplacement de camping est très sommaire, y'a même pas de chiottes. Pour le prix, on s'attendait à un minimum quand même. Ca nous empêche pas de soigner les petit-déj (chocolat-bananes ou citron-miel).
Y'a même personne qui vient nettoyer l'emplacement, ils encaissent notre pognon et dépensent absolument rien. Du coup on gruge un peu et on reste une deuxième nuit. Le lendemain on visite encore un peu, les paysages sont magnifiques.
Mais quelque part on est un tout petit peu déçus; on tente le coup encore au trou d'eau du coin pour notre dernier safari.
Dégun, évidemment. On se promène un peu au bord de l'eau, on attend, toujours rien. On finit par en avoir marre, on remonte en voiture pour rentrer. On a à peine fait 50m qu'on tombe pile sur 4 lions qui font la sieste juste au bord du chemin, un peu plus et Cécile les écrasait (meuh non, je plaisante).
Dire que quelques minutes avant on se promenait à pied à 2 pas..
Ca explique aussi pourquoi y'avait pas d'animaux. On reste un bon moment à admirer ces belles bêtes, couchées à 3-4 m de la voiture. Ils ont l'air de se foutre éperdument de nous.
Bye-bye les lions. Pour nous c'est fini, et surtout pour Cécile c'est le retour en France.
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