Ok, ok, presque 2 mois sans nouvelle entrée dans le blog. La bécane a pas bougé, mais il s'est quand même passé pas mal de choses. Une expérience incroyable. Et quelques petites aventures. Retour en arrière.
Quand je parle des conditions de voyage, c'est surtout que les principaux lieux intéressants sont difficiles d'accès en moto. Les parcs nationaux sont interdits aux motos - compréhensible pour Etosha qui abrite des éléphants et des lions - moins pour Sosussvlei. On pourrait louer une voiture normale pour ces destinations phare. Mais pour atteindre les autres lieux intéressants, moins connus, on doit se frapper des routes sabloneuses ou détruites, donc 4x4 indispensable. Et ici les 4x4 c'est à 90% des Toyota Hilux, ça me va vu qu'ils ont une réputation d'être increvables.
Par contre le loueur qui m'avait promis un diesel me refile finalement un essence, ce qui me fout les boules parce que ça va nous coûter cher en carburant vu le tour qu'on va faire. J'ai choisi l'option minimale, les touristes Chleus en général prennent la tente sur le toit et l'équipement complet de camping, mais ça fait un peu cher.. et Cécile trouvait que ce serait pas mal de pouvoir dormir dedans si jamais on est au milieu des lions.. idée bizarre, mais enfin on reviendra là-dessus un peu plus loin.
Entretemps j'avais prévu de refiler ma moto au concessionaire BMW ici pour une brin de service (pour garder la garantie) - et accessoirement ça lui fait un parking sécurisé pour la durée du tour en bakkie. Manque de bol, c'est fermé quand j'arrive, pourtant c'est un vendredi.. merde, c'est vendredi saint! J'avais complètement zappé ce détail, bien sûr ils font le pont jusqu'à mardi, et Cécile arrive lundi matin.
Il faut aussi aller faire des courses pour le voyage, j'ai le minimum de matos de camping, Cécile aussi mais quand on a de la place il faut pas se gêner. Et ça revient moins cher d'acheter du matos chinois que de le louer pour la durée. Donc grille à braai, chaise camping (regard incrédule de Cécile), matelas mousse (re-regard), brûleur à gaz, set de casseroles, verres en verre, etc.. et bien sûr pas mal de bouffe puisque les supermarchés de Windhoek ont tout, mais que dans le reste du pays c'est plutôt limité.
Et comme Cécile a eu la brillante idée d'amener quelques spécialités difficilement trouvable ici, on est partis chargés à bloc: Une bouteille de Jeannot, une d'huile d'olive, du fromage, de la tapenade, tomatoune, du choc.. ah non, pas de chocolat, de toute façon si c'est pour amener du chocolat français, c'est pas la peine.
J'oublie le meilleur bien sûr, et c'est là que Cécile est vraiment tombée sur le cul: le frigo dans le coffre. Ici c'est assez banal, ça fait partie de l'équipement minimum du campeur, pour 2 raisons principales:
- les binouzes
- la barbaque
Restait plus qu'à faire le plein - 140 litres, même à 1€/l ça fait un peu mal - et en voiture Simone. Ah non stop, détour par la ville pour réserver des places à Sosussvlei et prendre un permis pour le parc de Namib - Naukluft. J'avais déjà visité un peu le sud en arrivant, et on a de toute façon un programme suffisamment chargé, donc j'ai réussi à convaincre ma co-voitureuse de pas redescendre vers Lüderitz et Fish River Canyon. Direction Naukluft donc, tout à l'ouest.
Quelque kils de goundron et on enquille les pistes, en pas trop mauvais état sauf pour les traversées de rivières qui sont encore pourries des dernières pluies. On s'arrête la première nuit dans une ferme qui propose un camping et un "4x4 trail", ça parait judicieux pour se familiariser avec la conduite 4x4. Parce que le Hilux est quand même une bête de course: boîte de transfert et diff-lock. Et j'ai demandé de prendre avec un compresseur et un hi-lift jack pour les situations difficiles. Malheureusement, ils ont pas de plaques de désensablement, faudra veiller à pas trop se tanquer dans le sable (mouais, attendez la suite).
Au fait, si vous voulez voir le parcours, il est sous la page Dernière Trace, comme les autres. Et dans l'album photo Picasa, les photos sont géotaggées, c'est aussi facile de voire où elles ont été prises.
La deuxième nuit on trouve un lit de rivière asséché (pas depuis longtemps, d'ailleurs, vu les pluies torrentielles de ces dernières semaines, donc on garde un oeil sur le ciel) pour camper, et démontrer par la pratique les avantages du 4x4:
Les chaises, les bières fraîches, le bois pour le braai. Pas du camping de clodo, ça.
J'ai mentionné les pluies, en fait il a tellement plu cet été (donc en janvier-mars, faut suivre hein) que l'herbe a poussé jusqu'à mi-cuisse. Ou plus, ça dépend de la hauteur des cuisses.
Le lendemain on rentre dans le parc, et immédiatement on se tape des springboks, des autruches et des oryx de tous les cotés. Cool. On s'arrête pour admirer et prendre des photos, mais on en verra tellement dans les semaines qui suivent qu'on se lassera presque de ces petites gazelles. Ou antilopes, je sais pas trop la différence. On pousse jusqu'au cordon de dunes qui fait sépare la savane de l'océan et on "bush camp" (sauvage) au pied des dunes.
Enfin, pas tout-à-fait au pied, il faut traverser une rivière pour y arriver.
On traverse un village local de cabane pourries pour y arriver, mais ils nous foutent une paix royale (grande différence avec le reste de l'Afrique), et pas d'autres touristes en vue, donc on est peinard.
Le lendemain, on pousse jusqu'à Sosussvlei, le lieu emblématique de la Namibie. C'est en fait une espèce de vallée sans sable qui s'enfonce dans le cordon de dunes (qui doit faire dans les 50 - 100km de large) dans laquelle ils ont construit une route goudronnée, et qui donc permet de les voir de très près même en 4x2 (voiture normale). Vu par sat:
Mais pas avant de s'être arrêtés à Solitaire pour se taper le crumble aux pommes le plus célèbre de la Namibie. Un coin perdu, une station essence et une boulangerie. Mais des cars de touristes qui s'arrêtent pour acheter 30 pièces de crumble.. faut dire qu'il est pas mal du tout (le crumble, pas le cricket).
En arrivant au camping de sosussvlei, au va chercher notre place de camping et.. ils ont perdu la réservation, pas de place. Consternation. Ah mais attendez on va vous mettre dans la "overflow area", et on vous le fait moitié prix. OK. Du coup on est resté 2 nuits pour le prix d'une, puisqu'ils sont si mal organisés.
On profite de l'après-midi pour aller voir le dead vlei, un lac asséché au milieu des dunes avec des arbres morts, au soleil couchant c'était vraiment magnifique. Encore un cliché de la Namibie.
En principe on est sensé se lever de nuit et monter sur une certaine dune, la "dune 44", et admirer le soleil levant depuis là.
Bon, on fait jamais comme les autres, donc on s'est levé un peu plus tard, et on s'est pris une dune qui était libre de touristes. Mais ce matin-là, au lieu du beau ciel bleu des cartes postales, le temps à tourné à l'orage, on a eu droit à un magnifique ciel nuageux.. et chargé d'électricité.
Il a même commencé à pleuvoir.. dans les dunes, merde, ils pourraient faire attention quand même, on n'est pas en Bretagne.
On est de retour à la voiture après 2h à transpirer sa race à grimper sur la dune. Donc la binouze s'impose, même si il est 9h du mat. Ensuite on a fait un peu joujou dans les sable, parmi les Oryx, super adaptés à la vie dans le désert.
Dernier coucher de soleil et hop! sous la tente.
Le temps en remet une couche pendant la nuit, il roille (drache) toute la nuit. Au petit matin, froid et humide, on plie la tente encore humide et on se barre direction Swakopmund. Avec un petit arrêt pâtisserie à Solitaire, bien sûr..
Swakopmund, c'est super européen. Pour ne pas dire germain. Un bord de mer bien propret, des "Bäkerei" et des bistrots qui vendent des "strudel" aux pommes. Complètement inintéressant, donc, sauf pour le strudel.
C'est aussi blindé de Sud Afs qui viennent pêcher. Quand ils viennent pas pour chasser.
On cherche un coin pour dormir, mais les backpackers sont pourris et les hotels trop chers. Et puis on est dimanche, et les super-marchés sont fermés. On a besoin de gaz et de bouffe, c'est notre dernier chance avant longtemps. On finit pas monter la tente sur la plage, coincée entre les dunes, la route et l'océan. Pas terrible, mais gratos.
Le lendemain (lundi donc), on retourne en ville.. et tout est fermé! Eh oui, le 1er mai tombant le dimanche, le 2 mai est une jour férié. Deuxième fois qu'on se fait avoir. Tant pis, on remonte la côte direction le nord, le long de qui s'appelle la skeleton coast. Pas de brouillard oppressant mais des milliers de 4x4 de pêcheurs, tous pareils. Ah si, enfin, une épave.
Le camping du coin est sinistre, on préfère trouver un coin de plage tranquille. Faut pas être trop dépressif quand on vit par ici, mais ça a son charme.
La suite de la skeleton coast, tout au nord, est sensée être plus belle, mais elle est aussi réservée aux tour opérateurs de luxe. Hors limite pour nous, donc. On repart à l'est dans l'intérieur du pays direction le Brandberg.
Evidemment on se fait choper par un orage alors qu'on était parti explorer une espèce d'oasis dans la montagne, "bushman paradise". En t-shirt et tongs, évidemment.
La prochaine étape est au Spitzkoppe, mais au lieu de faire le détour par la route, on part en off-road à travers la pampa, pour un premier avant-goût de franchissement sur des pistes très très rocailleuse et envahies par les herbes.
Ca passe bien finalement, faut juste être patient, et faire un peu de reco à pied pour les passages les plus tricky. Au Spitzkoppe, on est un peu déçus de devoir payer pour un guide pour aller voir les fameuse peintures rupestres, mais on arrive à le larguer au retour et se faire une bonne petite pause dans un torrent.
On repart en off-road à travers les lits de rivière et les welwitschias, des plantes qui peuvent atteindre plusieurs milliers d'années.
Finalement, après 2 jours à rouler sur des pierres coupantes, on a notre première crevaison. Pas de souci, on a 2 roues de secours; comme disent les experts 4x4: one to go, one to return.
On s'arrête à un lodge magnifique, planqué dans les rochers couverts de peintures rupestres. Y'a pire comme endroit, Cécile en profite pour squatter la piscine pendant que je me tape une binouze et qu'on recharge les batteries des caméras au bar.
Les chambres sont trop chères pour nous, donc on fini par se barrer pour trouver un coin de camping. Pas compliqué dans ce coin, il y a nettement moins de clôtures. Plus de bestioles aussi, faut faire gaffe où on marche.
En continuant direction le nord, on tombe sur un camping autour d'une source d'eau naturelle. C'est assez exceptionnel comme endroit, on profite bien de la baignoire avant que les 4x4 de touristes bruyants débarquent les soir venu. Finalement ça a l'air plutôt populaire comme endroit.
Après ça, on attaque le dur, le nord du pays qui est assez peu fréquenté et très difficile d'accès par la route. Ca va être bien!
No comments:
Post a Comment