Thursday, August 5, 2010

Retour chez les Youyous..

Pas encore eu le temps d'ecrire, mais je suis sorti d'Albanie apres une bonne journee de facho, 9h sur la selle pour seulement 300 km, et je suis arrive a Ohrid, en Macedoine. Prochain objectif, Istanbul, arrivee prevue Samedi.

Sunday, August 1, 2010

Retour dans le temps


Koman, Albanie.

Toujours rien de très excitant à raconter, j'avance gentiment.

J'avais planifié l'Albanie en vue de faire un peu de terrain. Ben j'ai pas été déçu, je me suis frappé 250 km des chemins parmi les plus merdiques que j'aie vus. La plupart en 1ère, en essayant de ménager la machine et les bagages. Les montagnes ici sont hyper raides, et ils s'emmerdent pas à fignoler les "routes". En même temps, il y a 20 ans à la chute du communisme il n'y avait que 2000 voitures pour tout les pays. Donc pour une charrette tirée par un cheval ça va très bien. En moto par contre, les grosse pierres roulantes c'est un peu la merde, surtout bien chargé et avec des pneus routes. Donc pas étonnant que je me sois gaufré pur la première fois dans une épingle descendante bien pierreuse. "Comme ça c'est fait". En plus, ça a le mérite de tester le matériel, et jusque là rien à signaler, même pas une crevaison.



En quittant le Montenegro, j'ai appris que le poste frontière avec le Kosovo était fermé. Par contre il y a une liaison avec l'Albanie. La route est pas sur toutes les cartes, elle est sur ma carte détaillée de l'Albanie, mais surtout elle est absolument pas indiquée! En fait je suis tombé sur un couple de polonais à moto qui allait aussi en Albanie. On en a discuté un peu dans un restau autour du lac de Plav, mais comme je me sentais pas de faire route avec eux je les ai laissé partir et de mon coté je suis monté sur une petite route de montagne, un peu au hasard. J'arrive dans un alpage magnifique, un peu comme dans le Valais mais sans les pylônes de télésiège et avec l'accueil en plus. Je me fais alpaguer par un patrouille de la police des frontières qui me demande ce que je fous ici. En fait on est tout près du Kosovo et ils semblent un peu nerveux. Ils m'indiquent un "eco-machin" qui attire les quelques voitures de touristes que j'ai croisées. Pas top, donc je les laisse filer et je vais visiter une ferme hyper-bien située.

Personne. Je fais quelques photos et au moment de repartir, la famille arrive dans sa golf pourrie. Ni une ni deux le gars au volant me fait signe de venir boire le café. Ok, cool. Du coup je lui demande si je peux rester pour dormir (il était dans les 6h du soir). Pas de problème, il a même une chambre avec un lit. On part chercher des champis pour le souper, et j'aide à éplucher les poivrons devant les TV en français (ils ont une parabole bien sûr, et environ 250 chaînes mais 1 seule en croate qu'ils comprennent!). La discussion est assez succincte, évidemment, il parle que le serbo-croate, sauf le fils qui bosse comme videur dans une boîte à Rotterdam, mais le hollandais ça m'aide pas plus que ça. Mais la soirée est super sympa et le coucher de soleil sur la montagne de toute beauté.

Le lendemain je les quitte après avoir mangé une soupe avec les garçons qui ont commencé les foins à la faux. Je jardine un peu avant de trouver la "granitca" au bout d'une petite route de campagne. Je dois être à peu près le seul client des douaniers ce jour-là à les tirer de leur belote. Non seulement le poste frontière n'est pas indiquée, mais en plus la route du coté Albanais est en train d'être refaite donc ils ont moyen de s'enquiller des sérieuses siestes, à part une moto y'a rien qui passe.



Le goudron s'arrête juste après la frontière: pas oublier de couper l'ABS si je veux pas me vautrer! malheureusement il faut refaire la manip à chaque fois qu'on met le contact, ils pensent à quoi chez BMW ? je pousse jusqu'au bout de la vallée de Vermosh et je m'arrête à une ferme où la vieille me fait signe de rentrer. Elle m'installe au salon et elle me présente franco une Amstel bien fraîche. Et avec ça du pain et du fromage de ses chèvres. Tu vois, y'a encore des pays où les femmes savent se tenir, je sens que je vais me plaire. Mais bon, après un moment je sentais qu'elle allait m'offrir sa fille en mariage, donc c'est le moment de se barrer.



Comme je le disais plus haut, la route pour redescendre vers la plaine est donc super-foireuse et je fais super-gaffe à rien péter. Au contraire des 4 quads polonais que j'ai croisé a fond de blinde, eux ils ont l'engin parfait pour ça. A part eux, j'ai du croiser uen autre 4x4 polonais (ils ont quoi ces Polaks, pour aimer tant le pays ?) que 3-4 Mercedes au grand maximum. A oui, il faut dire quelque chose à propos de l'Albanie: on y trouve la plus grande concentration de Mercos au monde, avant Gstaad et Monaco. Une voiture sur deux est une Benz, il semble que sur l'échelle de la réussite sociale, il n'y ait pas d'échelon entre la charrette à cheval et la Mercedes. Pas que les concessionnaires de la marque fassent des affaires non plus, il semblent que les Albanais vont faire leurs emplettes à l'étranger (pas en concessionnaire non plus, plutôt au pied de biche).



Comme j'en ai pas assez de la montagne, je repars pour la vallée de Teth en passant par un col à 1600m, de nouveau sur de le même genre de chemin merdique. Le soir je m'arrête et prend une chambre dans une guest house très sympa, mais qui oublie pas de se goinfrer, à 22€, avec le repas, c'est cher pour le pays, mais comparé aux 18€ du camping en Italie, c'est rien. Le lendemain je continue pour revenir par l'autre coté. Aïe, encore du chemin pierreux à la con, mais en plus cette fois il pleuvine, ça aide pas pour l'adhérence. J'arrive à rester sur 2 roues et après 70km à 20 km/h de moyenne, je lance l'éponge et pose ma tente au bord de la route dans une maison en ruine. Pas de risque de me faire emmerder par le trafic, les seules véhicules que j'ai croisés sont un groupes de 4x4 polonais (encore eux) et 3 camions de bois. Pas contre pas de succès auprès des locaux pour me faire inviter, mais c'est pas plus mal, j'ai besoin de rien.



Le lendemain j'ai plus que quelques km de piste et ensuite j'hésite entre partir vers le sud ou monter sur la vallée de Valbona. Finalement, je me fais plaisir sur des petites routes au revêtement relativement potable et j'arrive vers 14h au bout de la route pour apprendre que le ferry part à 9h. Je suis bloqué, parce que cette route suit le bord d'une rivière et s'arrête au pied d'un barrage. Ensuite, c'est un ferry qui remonte le lac de retenue jusqu'à la prochaine route. Je peux revenir et faire un détour de 150km, mais en même temps je peux aussi faire un break, donc je me pose au camping et bascule sur un programme bière-sieste. Et comme c'est pas tous les jours fête (nationale), et que c'est au moins la 3éme douche (chaude) en 1 semaine, je mets un slip propre. Ca commence à faire pas trés roots tout ça.



L'endroit est assez surréaliste, complètement isolé. Comme tout le monde (sauf moi) connait les horaires du ferry, et que c'est un cul-de-sac, il n'y a pas de vraiment de trafic. Mais le gars qui a ouvert ce camping est pas complètement con, il sait que les touristes viennent se poser là avant de prendre le ferry le matin, donc ça se remplit peu à peu.