Wednesday, October 20, 2010

3 semaines sans alcool


L'Iran est vraiment un super pays pour voyager, aucun problèmes (tant qu'on s'occupe pas de raffinage d'uranium ou de coupages de mains), les gens sont super-accueillants et très décidés à montrer que l'image que donne les politiques n'est pas le reflet de la population. J'ai pas rencontré une seule personne qui ne déteste pas Ahmadinejad, même si pour certains il a pas mal fait pour éradiquer la criminalité et la corruption. Il semble que seuls les mollahs soutiennent le président, et probablement aussi les milices fanatiques comme les Basij, que je n'ai pas rencontrés.

L'atmosphère est généralement assez décontractée, et même si les femmes doivent porter le voile (Tchador pour les plus convaincues, un petit voile cachant la moitié des cheveux pour le plus coquettes), et les hommes n'ont pas le droit de se promener en short, ça n'empêche pas de vivre relativement bien et de parler librement d'un peu tout.



Contrairement au titre du post, j'ai même un peu piccolé: on est sorti avec Arash et Pejman, 2 jeunes très cool et Matthieu, un français en 1150GS rencontré à Esfahan, ce qui consiste à faire des tours de ville en bagnole pour draguer les gonzesses en leur parlant à travers les vitres ouvertes (beaucoup plus discret vis à vis de la police). Ils ont ensuite été chercher un litre d'alcool passé discrètement par un motard à travers la vitre et planqué sous les sièges, un peu comme pour de la weed chez nous. Mélangé à du fanta, c'est complètement dégueu, mais c'est tout ce qu'ils ont.



En fait je me suis rendu compte après plusieurs semaines d'un truc bizarre en Iran: il n'y a presque nulle part de la musique dans les lieux publiques. Seulement dans les taxis ou chez les particuliers. De même, il est très difficile de trouver une chaikhana ou un endroit sympa ou se poser et tchatcher en buvant un thé. Il semble que c'est assez mal vu des autorités religieuses, donc pas très fréquent. On trouve par contre facilement des vendeurs de jus de fruits fraîchement pressés, et pratiquement tous les commerces ont leur bouteille de gaz et leur théière, et on a vite fait de se faire inviter.



En arrivant au Kurdistan, à la frontière Irakienne, je suis tombé sur 5 jeunes kurdes qui faisaient une virée en moto dans la région. Ils parlaient pas trop l'anglais, mais j'ai vite compris que je pouvais les accompagner, parce qu'ils faisaient le même tour que je voulais faire, dans les montagnes escarpées du Howraman. Ils m'ont montré le chemin, ce qui est pas plus mal parce que les indications sont souvent manquantes, ou alors un peu difficiles à déchiffrer. En même temps, j'allais pas me farçir le persan.. (ok, mais fallait le placer). Sur les grands axes ça va, c'est en anglais. Mais j'ai un peu jardiné dans la campagne, je dois avouer.



Là fallait pas louper l'embranchement à droite, par exemple. Donc pendant 3 jours j'ai roulé avec les gars, et partout où on s'est arrêté, ils ont refusé catégoriquement que je paie quoi que ce soit. J'ai dû rusé pour pouvoir payer un ou deux trucs, c'est dire si ils sont accueillants.



Ils roulaient sur 3 motos, dont une Honda CG125 chargée à bloc avec tout le matos de cuisine et de camping pour les 5. On a campé le soir, et comme il n'y avait pas de poufs, de chichon ou de binouzes, ils ont chanté des chansons folkloriques turques, vraiment une super-équipe.



Après une semaine géniale à campant dans dans la pampa et sans douche, j'ai rejoint le circuit traditionnel, Esfahan et Shiraz (Persepolis). C'est là que j'ai rencontré Matthieu le français en 1150 GS toujours à la recherche de weed et sa copine-sangsue chinoise, et Sean le canadien en vespa (!). Arash nous a amené d'abord sur un circuit de karting où un gamin pété de thunes faisait des burns sur sa R1 (interdite de circulation sur les routes, donc que faire d'autre ?).



Mais aussi visité les sites habituels qui valent vraiment le détour



Mais les mosquées et les Allemands en short tchador ça commençait à bien faire, alors J'ai court-circuité la 3ème destination classique, Yazd, pour filer plein est dans le désert. En fait, ça faisait bien 2 mois que j'étais en altitude, entre les hauts plateaux de l'est de l'Anatolie, le Caucase et les montagnes d'Arménie, et tout la partie ouest de l'Iran se situe entre 1500 et 2000m d'altitude. Ce qui fait que la température est très agréable en cette période de l'année, environ 30-35 degrés la journée, et 20 degrés le soir. Par contre, passé Kerman (et son musée de la guerre Iran-Irak.. ), on passe un col à 2500m et on retombe à 300m pour pénétrer dans le désert, le vrai, où il fait encore plus de 40 degrés à midi. En été, tu penses même pas à y aller, il fait au moins 50. Mais les possibilité de camping ne manquent pas, dans le silence et sous les étoiles.



La porte de sortie pour moi est Bandar Abbas, sur le golfe persique, pour prendre le ferry pour Dubai. J'avais déjà fait le Pakistan, et j'avais envie de visiter la péninsule arabique - pas Dubai en particulier, mais c'est sympa aussi de rendre visite à Peter et Miriam qui habitent là-bas.



Je voulais faire le trajet relativement rapidement et tôt dans la journée, vu qu'il fait plus de 40 degrés à midi au bord du golfe. Au lieu de prendre la route principale, très chiante, j'ai pris les routes secondaires plus sympas. Mais je me suis retrouvé bloqué à check-point de l'armée, visiblement la région est pas très sûre. Ils traquent les trafiquants qui viennent du Pakistan ou de l'Afghanistan, qui sont pourtant à 1000km de là. Enfin bon, impossible de passer, ni même de revenir en arrière: ils insistent pour m'escorter jusqu'à Bandar Abbas. Du coup, au lieu de faire le trajet en 3-4h, j'y ai passé toute la journée, avec 4 ou 5 relais entre les militaires et les différents postes de police.



Finalement, j'ai réussi à semer les derniers flics et j'ai appelé le Pejman, le mec qui nous avait trouvé de l'alcool de contrebande à Shiraz, qui était à Bandar Abbas pour chercher un job. Il m'a trouvé un hôtel où le Canadien à vespa de Shiraz était descendu (avec sa vespa en rade). Un poil chérot, mais franchement, l'air conditionné est pas de trop. Bandar Abbas est assez différent du reste du pays, il y a un mélange de persans, de pakistanais et d'arabes, en plus des "bandaris", les locaux. Les femmes notamment s'habillent non pas tout de noir comme les ninjas de Esfahan ou Shiraz, mais de couleurs vives avec juste un voile.



Il restait plus qu'à organiser le ferry. On a fait ça a 2 avec Sean (le Canadien vespasiste), et c'est pas plus mal parce que la bureaucratie est assez monstrueuse. C'est pas un ferry traditionnel où on achète son billet et ciao. Ca ressemble plus à du cargo, avec toute la paperasse portuaire associée. En fait, le voyage depuis l'arrivée au port de Bandar jusqu'à la sortie du port de Sharjah (aux Emirats) a pris 36h. Mais la traversée en bateau elle-même ne prend que 10h. Le reste est passé de bureau en bureau à trouver la bonne personne qui aura la signature ou donnera le bon papier! Et comme tout le monde s'arrête de bosser entre 13h et 17h, et que le reste du temps ils sont pas non plus au taquet (genre la poste française), ça prend vite des plombes (et des thunes, non pas en bakchich, juste en taxes diverses et variées). Heureusement que la télé iranienne nous divertissait avec un peu de propagande en anglais.



On est arrivé au port avec les bécanes à 8h du mat, pour prendre le bateau à 22h. Enfin c'est ce qu'on croyait, parce que le bateau est arrivé vers 1h du mat, et parti vers 5h.. du coup je suis arrivé de nuit chez Peter et Miriam qui m'attendaient pour manger. Dubai, une autre planète.. mais je pourrai faire un peu de maintenance sur la brêle qui en a bien besoin, notamment au niveau du pneu arrière.

Sunday, October 3, 2010

Serrés par les keufs

Ce soir-la, on a essayé d'aller camper dans la pampa, mais s'est vite fait repérer par les villageois, et quelqu'un a dû alerter la police.



Ils avaient rien de précis à nous reprocher, mais je crois qu'ils aiment pas trop que les étrangers se baladent n'importe où, donc ils ont pris le prétexte des ours. Mais surtout ils se font tellement chier, ca leur fait un peu d'animation, donc ils nous ont emmenés au poste pour boire le thé et faire quelques photos. Ils voulaient même nus faire dormir là, mais l'ambiance y est pas trop. Alors après avoir étés "libérés" par les flics, on s'arrête dans un village où on nous ouvre les portes de la mosquée pour la nuit. On s'installe dans la cuisine attenante, pas directement dans la salle de prière, histoire de se sentir à l'aise. Cool. Mais c'est quoi ces gadgets ?



Ah ouaaais, je crois que je vois..



Hmpffff..



C'est pas avec ça qu'on va me convertir en tous cas.