Tuesday, January 4, 2011

Grosse caillante sur les Hauts Plateaux



Enfin je trouve une connexion Internet pas trop pourave. Pas évident en Ethiopie, il y a bien sûr des cafés internet partout, mais les débits ressemblent à ceux du Minitel.

Ici à Addis ça va pas trop mal, par contre blogspot est censuré, donc je suis de nouveau un peu en aveugle. Donc je quitte Djibouti après avoir fait un petit détour par le lac Assal, -150m en altitude.


En arrivant en Ethiopie, je bifurque vers le nord pour faire le "circuit historique" comme ils disent dans les catalogues de voyage. Je vois une route goudronnée magnifique qui part dans la bonne direction, mais qui est sur aucune carte. Ce qui est suspect quand même c'est quand il n'y a pratiquement personne, sur une route parfaire avec un bitume tout neuf. Hmmm.. ça sent le cul-de-sac à plein nez! Bof, on verra bien. Effectivement, la route a été refaite à neuf mais pas les ponts! ça passe facile à travers la première rivière, la seconde.. mais à la troisième, l'eau arrive au poitrail des vaches, et le fond est plein de grosses pierres. C'est la recette assurée pour prendre un bon bain et noyer la bête. Pas étonnant que la route soit déserte.

Je discute le coup avec le chauffeur d'un 4x4 qui vient de passer, en espérant qu'il me donne un coup de main. Il me propose de lui-même de charger la bécane pour la faire passer. Cool, et le mieux c'est qu'ensuite il refuse l'argent que j'essaie de lui refiler. Heureusement qu'il reste des Africains qui vous prennent pas automatiquement pour un distributeur de billets.

Quelques km plus loin je rejoins l'équipe qui refait la route, ils ont presque rejoint la route principale, merci la Chine (tous les travaux sur les routes sont effectués sous la supervision d'un ingénieur Chinois et avec du matériel chinois). Ensuite je suppose qu'ils vont repartir dans l'autre sens et faire les ponts.. ?

Ici j'ai le choix, soit faire le "circuit historique" comme ils disent dans les agences de voyage, vers le nord, ou alors je pars vers le sud et Addis Abbeba. Trop bête de louper ces sites, donc je pars vers Lalibela. Mais d'abord, trouver de l'essence, et c'est pas évident, toutes les stations sont à sec, elles ne servent que du diesel. Heureusement que j'ai 34 litres. Finalement je pars pour Lalibella, le gros truc touristos, un peu inquiet de tomber sur la grosse foule. Heureusement c'est très calme, très peu de touristes.

Ensuite direction Mekkele, 300km de super piste presque sans trafic où on peut se faire bien plaisir. Petit coup d'oeil au pneu arrière quand même..


Ok, il devrait bien tenir encore un milliers de km. Mekkele c'est la capitale du Tigray. Pas super intéressant, mais la base pour visiter les églises creusées dans la roche et pour aller vers la dépression du Danakil. Les églises, j'en ai eu ma dose, donc je vais en voire juste une, perchée sur un éperon rocheux, avec une paroi de 20m à grimper pour y arriver. Sympa. Mais évidemment, il faut payer un guide, et surtout payer le prêtre pour qu'il ouvre la porte!

Je passe un peu de temps à me renseigner comment aller dans la dépression du Danakil (-120 m) et visiter le cratère du Dallol et le volcan Erta Ale.  En fait, c'est une grosse maffia qui contrôle le business des "expéditions" et qui forcent pratiquement à louer des 4x4 à un prix exorbitant pour y aller. Il y a des postes de contrôle Afar sur la route et impossible de passer sans payer un guide Afar et une escorte de l'armée. Je laisse mon tél à une agence, si jamais un groupe à une place pour moi et je pars vers le nord, Aksum.

Après Aksum je pars vers les Simien, en ayant fait mon deuil d'aller vers la Danakil. Et évidemment, 100km plus loin un gars m'appelle et me dit que y'a moyen de se greffer à un groupe qui part dans 3 jours. Il m'en faut 2 pour revenir. Je lui donne le prix que je suis prêt à payer et je reviens en arrière.. donc pas de Simien.

En arrivant à Mekkele je fais connaissance avec le groupe en question: un coopérant italien et ses copains venus lui rendre visite. Le prototype du ccopérant/employé d'ONG qui branle rien et passe du bon temps dans une villa toute neuve. Déjà vu un peu partout dans le tiers-monde. Mais ça m'arrange, même si avec l'organisation à la ritale c'est un peu le bocsson. En plus ils ne partent que 3 jours, ils veulent pas aller au Erta Ale, voir le lac de lave. Donc pour les photos c'est ici.

Effectivement, la visite du cratère du Dallol est assez exceptionnelle. Il y a peu d'endroits comme ça sur la terre je pense.


On va visiter aussi l'endroit où ils extraient des blocs de sel et les chargent sur les chameaux (et les ânes) qui repartent en caravanes de centaines de bêtes pour les vendre à Mekkele.


Pour les reste des photos c'est ici. A midi bien sûr le guide et les soldats qui nous "escortent" veulent rentrer, donc on est obligés de rentrer. "Trop chaud", bien sûr.. il fait moins de 40 degrés à cette saison. Et d'ailleurs, les tailleurs de sel, ils s'arrêtent pas l'après-midi. Et le lendemain matin, c'est retour à Mekkele, par une bonne route d'ailleurs, j'aurais facilement pu venir en moto.. donc 3 jours de location de voiture pour 1/2 journée de visite. Belle arnaque.

Cécile doit venir me rejoindre à Addis, donc je pars immédiatement pour Addis, 1 j 1/2 de route, ça devrait aller. Ouais, sauf qu'au deuxième jour, je me rends compte que j'ai oublié mon fric/passeport et tout dans les chiottes d'un café. J'en avais profité pour enlever quelques couches de vêtements. Arghhhh.. catastrophe, je suis à poil! Je me souviens exactement où, 140 km en arrière. Donc retour au taquet et miracle, je retrouve la pochette là où je l'avais laissée juste au moment où un gars était en train de l'ouvrir.. pffffffffffff.

Du coup l'aller-retour m'a fait perdre 4h et je suis plus dans le timing pour Addis. Et bine sûr, dans ces cas là, ça part en sucette donc il commence à pleuvoir juste comme la nuit tombe et ça devient super dangeureux. Et ça caille, 8 degrés au plus. Donc je suis contraint de m'arrêter sur la route à 120 km d'Addis, et de laisser un message à Cécile pour lui dire de trouver un hôtel en attendant que j'arrive (elle débarque à 4h du mat).

Le lendemain, c'est la Bérézina. Il pleut encore, et la route est en travaux: de la bouillasse bien glauque, et avec les pneus lisses, j'y ai droit. Born, c'est que de la boue, hein. J'arrive quand même à Addis et débarque dans un hôtel fréquenté par les voyageurs en véhicule, 4x4 ou moto. J'appelle Cécile et elle me rejoint. Je lui avais demandé d'amener de France quelques pièce qui me manquent et notamment un pneu arrière.. donc je passe un peu de temps à faire un service complet, pneu, plaquettes, etc.. le temps est pourri, mais on passe quand même un bon moment à fêter le nouvel an avec les occidentaux. Ben ouais, les Ethiopiens on leur propre calendrier, donc pour eux c'est un jour comme un autre.

On profite aussi d'aller cherche un visa kenyan à l'ambassade, puisque c'est 25$ ici et 50$ à la frontière.. ah oui, sauf que les enfoirés ont changé leur prix au 1er janvier et c'est maintenant 50$ à l'ambassade! Bien niqués, pour 2 jours..

Prochaine étape, les Bale mountains et ensuite le Kenya.

Bonne année 2011 à tous.