Thursday, November 24, 2011

La reprise

Je remarque que j'ai un peu zappé le blog sur la fin de parcours.. bon, on va essayer de faire mieux.




3 mois donc que j'ai laissé la bécane ici à Douala. L'idée c'était de laisser passer la saison des pluies, et de profiter de l'été à Aix avec Cécile. Pas que j'ai peur de me mouiller (enfin, c'est pas super agréable non plus, mais en général il pleut pas toute la journée), c'est surtout que pendant cette période, c'est des déluges d'eau qui tombent sur les routes. Quand c'est du goudron, ça va, mais quand c'est de la latérite, ça tourne en une infâme bouillasse qui est presque impossible à passer en bécane. Et mon but, c'est de partir au nord là où le goudron est rare. J'ai eu du bol, je suis passer entre les gouttes pour arriver à Douala, 2 jours plus tard et je me faisais rincer (et engluer sur la piste qui va à Kribi). La saison s'arrête normalement fin octobre, et effectivement mi-novembre quand je suis arrivé il n'y a plus que quelques orages la nuit. Je vais donc pouvoir  y aller dans des conditions optimales. (j'ai profité de la pause pour faire une petite appli qui montre l'évolution du climat en Afrique sur l'année:

http://overlanding-tracks.appspot.com


Le séjour en France, à part voir la famille, les copains et boire des apéros, c'est aussi l'occasion de faire quelques emplettes qui sont impossibles à faire en Afrique, et modifier un peu les bagages.


Question paperasse, j'ai fait refaire un passeport, le mien n'a qu'un an mais il reste moins de 10 pages de vide et ça risque d'être un peu juste avec les pays qu'il me reste à faire. C'est quand même 125 rotors, probablement pour payer la magnifique machine à prendre les empreintes digitales.. en fait je pensais naïvement qu'une fois qu'on a récupéré mes données biométriques, elles sont réutilisées pour un nouveau passeport. Eh ben non, on recommence tout à zéro.. je demande pourquoi à la connasse suisse-allemande du consulat qui me fait revenir une deuxième fois exprès pour ça, réponse: "si jamais vos empreintes digitales ont changé, il faut les reprendre."  Textuel. Après, on critique les Africains, mais les Suisses sont largement aussi cons.



Deuxième étape obligatoire, le consulat du Cameroun, à Marseille heureusement. 100€ de nouveau, cette fois ce serait plutôt pour payer les nouveaux pneus de la Merco du président. Président au pouvoir depuis 29 ans et qui vient d'être réélu sans opposition comme la plupart de ses collègues des pays Africains "démocratiques". Mais je digresse, au moins c'est pas parti en couille comme en Côte d'Ivoire, c'est quand même mieux. Donc contrairement à l'ambassade du Cameroun à Brazzaville qui se foutait éperdument de ce que je faisais pour autant que j'aligne les tunes, en France ils demandent un certificat de travail, une déclaration d'impôt, un billet aller-retour, et une lettre d'invitation. Probablement pour lutter contre ce fléau qui est l'immigration illégale de Français venus profiter des salaires confortable et du système social si développé.. en fait je crois que c'est juste une mesure de rétorsion, ils exigent ce que les Français demandent aux Camerounais! C'est de bonne guerre, mais moi j'ai la lettre d'invitation pas pas tout le reste (un contrat de travail? pas fou ?), ça me prend un peu la tête. Heureusement, ils me filent le visa sans histoire.

En principe, j'aurais du renouveler le carnet de passage, mais les comiques de l'automobile-club de France demandent 200€ pour le bout de papier alors merci, mais non merci. J'en ai en principe plus absolument besoin, mais de toute façon je crois pas qu'ils remarquent la date d'expiration. On va tenter le coup comme ça.

Pour la bécane, je profite de faire un le tour: d'abord l'indispensable, c'est à .dire les joints spi de fourche. Le gauche a lâché en RDC et j'ai paumé toute l'huile. Après 50'000 km je peux pas trop lui en vouloir, si j'avais été futé je les aurais changé à Windhoek. Du coup j'amène de l'huile pour fourche, et le manuel Hayes pour les dessins, vu qu'il vient de sortir. J'ai jamais fait ça donc je prends mes précautions.

Je repars aussi avec un pneu arrière, celui de Windhoek est pas encore fini après 7'500 km, mais c'est clair qu'il va pas me tenir jusqu'en Europe alors je profite de l'occasion.

Ensuite y'a les petits gadgets pour améliorer un peu l'ordinaire:
- un garde-chaîne alu Touratech pour remplacer le plastic d'origine qui a été recoller moult fois et qui ressemble plus à rien. Un peu bling-bling mais ça devrait être plus solide.
- la protection d'échappement pour les bottes, le plastique (encore ?) a pété et je me crame les semelles. Touraschtroumpf encore, mais à un prix raisonnable
- un nouveau sac réservoir, le Touratech était vraiment merdique et il a fini par exploser
- une paire de sacoches cavalières pour remplacer les valoches en plastique. Les  valoches elle-même sont pas en cause, elles sont quasi indestructibles et bien que scratchées toujours intactes. Mais leur installation sur le rack est devenu de plus en plus merdique depuis que je me suis fait exploser à Maputo. Et de toute façon je préfère le mou, même si c'est un peu moins sûr du point de vu fauche. A priori faut juste que je fasse souder une barre transversale et ça doit passer.

Finalement, j'ai remplacé le réchaud à essence qui avait fini par rendre l'âme au Gabon. J'ai pas eu de succès avec le service MSR en Suisse ou en France pour me le faire remplacer, mais je vais encore essayer avec les US. En attendant, j'ai pris un Whisperlite qui est plus simple que le Dragonfly et qui bien plus robuste. J'avais aussi des problèmes de fermeture éclair sur ma tente, mais là non plus, j'ai pas eu de succès: on m'en demande 200.- pour les changer, donc je repars avec mes problèmes et on gèrera.

Avec la bouffe et les cadeaux, ça me fait donc dans les 35 kg de bagages à ramener. Normalement ça passe, on a droit à 2x23 kg pour l'Afrique. Et comme le pneu en largeur 150 rentre pile-poil dans un carton de TV LCD, je le bourre avec les reste. Faut juste qu'il se perde pas, et qu'il attire pas trop les convoitises non plus.. Mais en arrivant à l'aéroport à Marignane je tombe une pétasse qui refuse de me l'enregistrer sous prétexte qu'il fait 30kg, alors que l'autre ne fait que 6kg, et la limite est de 23 kg PAR BAGAGE. Elle veut rien savoir, et pas question de payer 100€ de supplément bien sûr, alors avec Cécile on ouvre les 2 bagages au milieu du hall de départ, on transfère du matos dans les deuxième sac, on remballe tout proprement (9€ pour l'emballer dans du plastique, bordel, ils sont malades). Et voilà, 22.9 kg, dans le cul la balayette, Royal Air Maroc.

Le voyage est un peu longuet, avec un changement à Casa et une escale à Yaoundé. Il parrait qu'ils obligent les compagnie à servir à la fois Yaoundé et Douala, même si ils sont distants que de 3h de route. J'arrive à 4h du mat à Douala, et j'attends un peu inquiet 1/2h pour que les bagages arrivent. Finalement, ils sont là, ouf. Reste à passer les douaniers; ils remarquent le carton de TV bien sûr, flairent le jackpot et me le font ouvrir. Décus par ce qu'ils trouvent ils tiquent un peu sur le pneu neuf, mais heureusement à cette heure-ci ils sont un peu dans le coltar et trop feignants pour me faire chier alors je passe.

Je repousse les quelques chauffeurs de tacot qui traînent par là, Pascal est assez gentil pour venir me chercher au milieu de la nuit. Le bon coté, c'est que ça roule facile et on est vite arrivés chez Tabie, qui m'attend impatiemment. Je suis un peu explosé, j'ai pas trop dormi dans l'avion, mais avant d'aller dormir, je règle un petit souci qui me turlupinait dans l'avion: j'ai quand même oublié un truc relativement crucial en partant d'Aix: mes clé de contact… je sais pas trop pourquoi je suis rentré en France avec, mais en plein vol je me me suis rappelé qu'elles sont restées dans un tiroir.. gasp! les BMW c'est pas juste un Lehman, y'a aussi un anti-vol codé! La première chose que je fait en arrivant, c'est sortir le jeu de clés de rechange! ouf, c'est bon, je peux aller me pieuter et récupérer.

Enfin, façon de parler: après 1 bonne heure de sommeil que suis réveillé par une meute de gamins surexcités. J'avais oublié qu'on est dans une école, je suis arrivé la première fois pendant les vacances et c'était tranquille, mais là c'est le chaos dès 7h du mat.

De toute façon on est vendredi, j'attendrai le week-end pour être tranquille et démonter ma fourche au calme. Je retrouve la bécane telle qu'elle était, dans le bureau de Tabie, mais par contre, les affaires que j'ai laissé ont un peu souffert, de la moisissure et des bêtes: j'ai été assez con pour laisser de la bouffe dans un sac qui avait déjà un petit trou. Du coup les souris pont agrandi les trou et sont allées bouffer les pâtes. Nonobstant ces petits désagréments, tout a l'air OK.


No comments:

Post a Comment